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La création de sites web en dix facepalm et une métaphore

Quand un contrat de création de site web devient un enfer ! Voici une belle métaphore improvisée (je l’ai appelée la métaphore du livre) pour faire comprendre au client pourquoi il est important de bien cadrer dés le départ son cahier des charges, et l’ampleur du travail que peut représenter une « petite » modification en fin de contrat. Humour et facepalm à gogo inside !
Facepalm création de sites

La métaphore du livre et de la création de sites web m’est venue spontanément, pour expliquer à un client la nature des modifications qu’il me demandait en fin de contrat, après livraison. Cette métaphore résume très bien le processus de la création d’un site et explique parfaitement au client pourquoi il est parfois difficile de dévier du cahier du charges initial. Accrochez vous, facepalm à répétition ! 

Vous connaissez évidemment l’importance de bien cadrer vos contrats de développement dés le départ avec vos clients. Parfois, même un cahier des charges précis, un contrat prévoyant, et un processus de communication méticuleux par mail ne suffit pas, et une mise en ligne peut se transformer en cauchemar.

Je vous raconte une expérience qui m’est arrivée récemment, et dont l’énormité est comique.

Novembre 2012 : je reçois la mission de créer le site d’une agence de casting parisienne. Je demande un mois de délai pour la réalisation, et je leur fais un tarif de freelance mal nourri. Bien sûr, ils trouvent tout de même le moyen de négocier, et le prix, et les modalités de paiement !

J’accepte – il faut bien mettre de la sauce dans les pâtes. Cependant je tiens à préciser – car ce que vous allez lire va vous scandaliser – que si j’ai mené ce contrat à son terme, c’est uniquement parce que une amie bosse dans cette agence et qu’elle a fait « tampon » (si je puis dire).

Le graphisme du site

Je n’avais pas encore fais de proposition graphique qu’ils me contactent pour me dire:

« Valentin nous avons fait appel aux services d’une graphiste, elle va te contacter pour travailler avec toi à la réalisation du design du site. »

facepalm7
J’le sens pas, J’le sens pas, J’le sens pas

Euh ouais… C’était pas prévu ça. Je vais me retrouver avec combien d’interlocuteurs dans cette histoire ?

Et négocier mon tarif avec le fameux argument du « les temps sont durs » pour ensuite embaucher une graphiste… Et puis, la graphiste de cartes de visite, vous savez ce que c’est, ça fait des trucs super jolis et tout, mais techniquement pas intégrables…

Bref je me démerde quand même avec le pauvre screen d’exemple que la graphiste m’a envoyé pour développer un thème WordPress identique. Notez que la meuf ne m’a jamais envoyé les images découpées, j’ai tout refais moi-même. Oui, moi je voudrais bien terminer ce site et être payé…

Bref, passons l’épisode de la graphiste.

Le contenu du site

Il était prévu que j’intègre un portfolio d’artistes, seulement j’avais besoin des photos. J’avais également besoin des textes à mettre sur les pages du site.

Vous savez combien de temps j’ai mis à obtenir leur p*tain de contenu ?

Plus de huit mois !

Voilà les réponses que je recevais quand je renvoyais un mail une semaine après le dernier resté sans réponse :

« Salut, désolé vraiment beaucoup de boulot en ce moment, on s’en occupe très vite, on te tient au courant a+ »…

MAIS - C'EST - PAS -PO - SSI - BLE
MAIS – C’EST – PAS -PO – SSI – BLE

Ce genre de réponse, à répétition, pendant des mois… Et quand je demandais à parler à la boss de la boite :

« Non elle est en vacances » ; « Non elle s’est cassé le pied » ; « Non laisse tomber elle a un nouvel amoureux (!!) elle est sur un petit nuage on la voit plus à l’agence »…

Un nouvel amoureux, non mais sérieux… Au secours !

Passons l’épisode des contenus.

Le paiement du contrat

Septembre 2013 : le site est terminé, j’attends seulement leur retour sur certaines pages ainsi que quelques photos et textes. Fin septembre, pas de retour, j’envois ma facture de solde.

Décembre 2013 : Noël approche, je n’ai toujours pas de retour malgré mes relances, je n’ai toujours pas été payé, et la compta se permet de me répondre à un mail un peu énervé :

« Malheureusement j’ai des contraintes financières à respecter, le paiement est programmé au 10 Mars ».

Dégage, vite !
Dégage, vite !

A partir de ce moment là j’ai arrêté de me battre. Je ne croyais plus qu’un jour ce contrat prendrait fin, et là, au moins j’avais une réponse claire avec une date. Et ce qui me faisait bien rire intérieurement, c’est que j’avais des dizaines de mails sans réponse dans lesquels je leur demandais un retour sur telle page, sur tel format d’image, de me faire parvenir les images définitives de la page d’accueil, etc.

A réception du paiement, je sauterai l’ancien site et je mettrai le nouveau à la place, comme prévu.

13 mars 2014 : toujours rien sur mon compte, je relance le comptable qui me répond :

« Oui il a bien été débité ce matin… »

Genre j’ai bien fait le virement le 10 mars comme prévu, vous êtes victime du délai inter-bancaire.

Quelques jours plus tard : le virement arrive sur mon compte, enfin !

Je balance le site sur leur serveur, et je fais un mail pour leur annoncer que le site a bien été mis en ligne. Mail qui restera sans réponse, jusqu’à jeudi dernier (soit un mois et demi plus tard quand même)… 🙂

La livraison du site

Coup de téléphone :

« Bonjour Valentin, on aurait besoin de faire des modifications sur le site, quand pouvez-vous passer à l’agence ? »

Je vous passe les détails de la conversation, mais en gros, c’est trop long pour elle de faire le mail et de lister les modifs, le client préfère que je passe à l’agence, c’est plus simple vous comprenez.

J’y vais le soir même car c’était mon seul créneau avant 15 jours et je sais que ça va déboucher sur une facturation. Et cette fois-ci, étant donné la nature de notre collaboration jusque-là, c’est paiement à la commande et début des travaux à réception.

Je vous ai raconté le déroulement du contrat et vous êtes sûrement scandalisé, mais attendez, ce n’est pas fini, le plus drôle arrive ! 😉

A l’agence, je suis assis à coté de la patronne, à son bureau, et je regarde le site avec elle. Elle me demande pourquoi sur la page d’accueil on a qu’une seule image :

« On ne devait pas avoir des images qui changent ? »

« Oui tout à fait, c’était prévu. »

« Et pourquoi on ne les a pas alors. »

« Et bien je vous ai envoyé plusieurs mails pour vous demander les images, vous ne m’avez jamais répondu ».

« Ah bon mais non je ne les ai jamais reçus les mails moi ».

« Si si vous étiez bien en copie de tous mes emails ».

Elle commence à se sentir un peu conne…

Elle me demande ensuite :

« Pourquoi le fond est blanc et pas coquille d’oeuf » (lol)

« C’est votre graphiste m’dame ».

Et ainsi de suite, et ainsi de suite…

Je ne vais pas vous refaire tout le dialogue, passons directement au plus beau : elle n’aime pas le « design ».

Mwha.. pfa... pfa... Excusez-moi
Mwha.. pfa… pfa… Excusez-moi

Et peu à peu, sous mes yeux, elle refait le site, un nouveau site, de page en page :

« Ici il faut mettre plusieurs images qui changent en haut et en bas ; il faut changer toutes ces photos ; le logo doit clignoter ; ça c’est moche ; il faudrait que vous alliez voir les sites de la concurrence pour vous inspirer… Vous voulez prendre des notes ? »

Et la voilà qui commence à noter sur un bloc Rhodia, genre je vais repartir avec un nouveau cahier des charges sur post-it…

Nan mais c'est pas vrai
Nan mais c’est pas vrai

Ma petite improvisation : la métaphore du livre

Je la laisse parler, et à la fin je lui improvise une métaphore qui m’est venue comme ça, et que je trouve pas mal du tout car elle a très bien fonctionné :

« Vous savez que vous me demandez de refaire un site là ? »

« Mais non – me répond-elle – c’est seulement quelques petites modifications »

Et là vient la métaphore du livre :

« Si vous écrivez un livre, et qu’à la fin vous décidez de faire mourir le copain du héros au premier chapitre, c’est une petite modification, mais il faut réécrire chaque chapitre du livre. Et bien là, c’est exactement pareil… Vous me demandez de tuer le copain du héros. »

Je la rassure tout de même car son silence m’a fait de la peine :

« Ne vous inquiétez pas, il y a toujours des solutions, mais tout cela représente du travail et je vais devoir le facturer ».

Sa réponse ? Vous allez rire :

« Je comprends, mais vous savez Valentin, les temps sont durs donc essayez d’être sympa ».

P*tain elle est trop forte !
P*tain elle est trop forte !

Je me permets un petit rire quand même parce que je me retiens depuis le début et j’avais besoin de me détendre les zygomatiques, c’était la bonne occasion :

« Haha oui je comprends vous savez, les temps sont durs pour tout le monde, faites moi un récapitulatif par mail (hahaha intérieur) et je vous envois un devis ».

Alors, il est beau ou pas ce client ?! Je sais que vous avez les vôtres aussi, vos facepalm et métaphores en commentaires ! 😉

Tous les gifs de cet article proviennent de Replygif.net

View Comments (5)
  1. Bonjour Valentin,

    Je découvre votre site à l’occasion de cet article et quel article ! Vraiment très plaisant à lire et on se rend compte qu’on vit tous les mêmes histoires 🙂

  2. Bonjour Aurélien,

    Merci pour votre commentaire, ravi que l’article vous ait plu 🙂

    @Jice : Oui, les temps sont vraiment durs… J’aurais pu titrer l’article comme ça d’ailleurs. 😉

  3. C’est là que l’on constate tout l’intérêt d’un contrat béton car des délais de réponse comme ceux-là sont juste inacceptables.
    Histoire de pas te prendre la tête avec la directrice, je te conseil de lui faire désigner un responsable fonctionnel qui sera ton interlocuteur unique et sur qui reposera la responsabilité de réunir tes besoins côté client.
    Après, tout ce qui est hors délais tu livres tel quel et s’ils ne sont pas content t’as le contrat pour te protéger.

  4. Arngrim : Mon contrat était bien cadré dés le départ, et j’avais un interlocuteur unique. Sauf qu’ensuite il y a eu la graphiste (aaah la graphiste) et mon interlocuteur de départ qui attendait les validations et retours de son coté.
    Le vrai problème avec ce client vient de leur façon de travailler en interne. C’est juste une blague. Tu te demandes comment la boite est debout…

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